07:29
Au creux de sa main, une salle de cinema. Paul, tout entier, est plonge dans cette salle. Il n’est pas dans un train. Il n’est pas assis dans 2 metres carres avec 3 autres personnes. Il n’est pas en train de rouler vers Paris. Maintenant il est assis et regarde un film. Dans son pull jacquard blanc col V et jean, Paul profite de son moment. Pas de gosse. Pas de femme. Lui. Son instant entre sa famille et son patron. Seul avec lui-meme. Il fait ce qu’il aime le plus. Regarder des films sentimentaux. Son allure de nounours pataud trompe le monde. Petit deja, il fallait regarder des films de guerre, de quete, de heros. Il fallait jouer a superman dans la cour de l’ecole. Il continue aujourd’hui cette habitude. Avec les autres. Dans sa famille un garcon regarde Rambo ou fast and furious et une fille, madison bridge. Mais Paul aime les films qui font pleurer. Presque fleur bleue, Paul. Il aime cet instant ou le heros realise que le seul amour de sa vie est a cote de lui, depuis toujours et a jamais. Alors pour ne contrarier personne, Paul regarde ses films dans le train sur son iPhone. Il avait un lecteur video portable mais l’iphone, c’est plus discret. Il n’a pas a inventer quand on lui demande ce qu’il regarde sur sa tele portable. Un iphone c’est avant tout un telephone pour le commun des mortels. Pour Paul, c’est sa liberte. Sa respiration.
07:47
Elle avancait, petite. Le visage triste de sa vie d’ailleurs.
Elle souriait peu. Ce passage en piste tant pis d’ailleurs.
Elle pleurait. Elle, si sage, une liste de si en douleur.