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sous le ciel bleu si pur…

3 juin 2009

07:13
Et ca papote. Et ca denigre dans mon dos. Sous le ciel bleu si pur, les langues de viperes se lachent. Sur les vieux, les trop lents, un peu sur les handicapes, et les pas aimables. Et ca va carburer au cafe aujourd’hui! Dixit. Je ne la vois. Je ne l’ai pas vu. Et je ne la verrais pas. Tant mieux. Petite purification a coup de ciel bleu.

07:17
Jeanne a le teint blanc des parisiennes avant l’ete. Les jambes a l’air, fin des collants, elles veulent capter le moindre UV pour ressembler a quelque chose sur les plages de l’ete devant les filles du sud. Nous avons donc du pale, une jupe blanche et un petit pull leger gris perle, adosse a un grand sac gris brillant. Le tout sous une tignasse d’un mauvais blond peroxide par une stagiaire en colere. Jeanne a le visage passif du temps qui passe. Journee apres journee. Elle feuillette son gratuit en esperant trouver les memes infos que voici. Sans payer.

07:24
Beatrice a le visage jeune et le cheveux deja gris. Dans sa petite chemise vichy bleu mer, elle reprend la 126eme page de son roman d’amour qu’elle a laisse pamee d’emotion et de sommeil, alors que Rodrigue abandonnait Carole, encore pleine de desir. Le salaud.

07:31
Pourriez-vous relire et annoter un document de 120 pages assise avec 3 autres personnes sur 1 m carre? Valerie reussit cet exploit, collier perle blanche en plus.

Tennis. Tennis et tennis. Et tennis. Encore tennis. Elles seraient blanches que je penserais avoir pris la ligne 10 vers la porte d’auteuil.

07:41
Je vois une carrure de bœuf sur des mollets tout en finesse. Je vois une brindille sous des vetements si serres qu’ils sont encore trop amples. Je vois un visage sombre sur un pull orange vif. Je vois tout et je ne comprends rien. Ce croisement de vies figees l’instant de deux gares. Debut. Fin. Crise de larmes. Crise de rire. Riches. Pauvres. En descente ou en montee. Nous sommes la. Un instant.

Gare de Lyon a Chatelet. Du lion au petit chat.

29 Mai 2009

08:26
Bleu. Bleu. Bleu.
Ya pas a dire ca fait du bien au moral, a la tete, au bien-etre. Et aux decolletes.

Et je laisse partir le train.
Et je regarde les gens qui partent. Immobiles, raides, papotants, souriants, serieux, lisants, ecoutants, dans cette carcasse de fer en mouvement.
Et je regarde les nouveaux remplir petit a petit le quai.
Et je regarde le nouveau train arriver.
Et je monte dedans.
Et je suis a present moi-meme immobile dans cette carcasse de fer en mouvement.

08:31
Jeanne ne lit plus. Elle dort. Le livre est dans ses longs doigts, ouvert. Mais elle ne lit pas. Ses yeux se sont fermes. Elle s’est doucement endormie bercee par les mouvements du train. Vraiment immobile.
En face d’elle, Carine a mis ses immenses yeux de mouche a soleil. Elle prend dans son sac pose sur ses genoux un petit poudrier glace incluse et un tube de rouge a levre mais rose, qu’elle applique en habituee. Elle range le tout. Leve la tete et observe Gaelle en diagonale qui s’agite sur son iPhone. Elle plonge dans son sac et en ressort un blackberry qu’elle contrôle legerement du pouce sur la petite bille centrale, legere pensee erotique, pour en faire defiler du texte, du texte et encore du texte. Elle aurait voulu resister, mais la tentation est trop forte. Elle s’est encore fait piegee. Son chef lui a laisse un mail a 23h49 et elle ne peut plus refermer. Elle le lit. Elle n’aurait jamais du accepter ce nouveau telephone professionnel. Il fait plein de choses, dont la connecter en permanence a son travail. Connecter en permanence son cerveau a son travail.

08:43
Gare de lyon to chatelet. Du lion au petit chat.
Ca me frappe ce matin sur le coin du plaisir des mots.

08:48
Sur le quai de la ligne 4, devant moi, passent les gens quatre a quatre. En face de moi, touristes en groupe au moins trentre quatre.

08:50
Sur un strapontin souffreteux, georges se remet de sa nuit de folie. Il est habille comme a saint tropez. Ni pas assez, ni trop peu. Pantalon de toile beige a rayures verticales blanches. Tennis en toile un peu moutarde. Chemise blanche pas en lin mais froissee quand meme, reposant sur un leger bedonnement. Deuxieme bouton ouvert pour tenir une paire de lunette de soleil, pour endroits sans soleil. Le tout enferme dans une veste en jean ouverte. Au dessus, dodeline une tete hirsute tant au menton qu’au sommet. Et entre les deux, deux petits yeux un peu globuleux, legerement rougis par la fete et un tout petit peu l’alcool. A cote de lui, Jacques, qui s’est couche a 21h35, se tient raide dans des habits raides et sa coupe de cheveux plaquee gominat. Contraste.

09:03
J’ai devant moi, assise, une boule a facette. Pas vraiment une boule. Pas vraiment des facettes. Mais ca reflete la lumiere comme une boule a facette. Get up and dance! Disco!