08:30
Le train glisse grincant. Des centaines de voyageurs glissent et me regardent. Je suis celui qui reste. Je suis celui qui ne monte pas. Je suis celui qui ne suit pas. Je souris.
08:35
Nerveuse. Jeanne est nerveuse. Ses traits sont tendus. Pas de graisse. Que du sec. Elle ne fait rien. Elle attend. Elle ne profite pas. Elle subit. Ca l’enerve. Elle a tellement de choses a faire. Elle vient de deposer la poubelle en bas de l’immeuble, les enfants a l’ecole et ses deux jupes, beige et bleue, au teinturier. Elle a couru un peu sur la fin. Peur de rater ce train. Ensuite elle a une journee de folie parce que son chef est sympa mais soucieux pointilleux, et il va lui demander de refaire la presentation budgetaire au minimum 3 fois. Heureusement qu’elle ne mange pas a midi, sinon elle n’aurait pas le temps de tout faire. Elle hait le budget. Elle hait la cloture des comptes. Alors elle supporte comme elle peut, c’est a dire mal, ce train qui n’avance pas. Elle est les bras croises a regarder un peu les papiers que son voisin etale, un peu sa voisine qui s’endort elle, et surtout rien.
08:48
Nation est enfin vaincu. Jean et Paul viennent de monter. Jean, tout en noir, a pu s’asseoir. Paul reste debout a cote. C’est etrange cet amour retenu. Sans demonstration, si visible.
09:00
Sur le quai en face, Beatrice a l’air triste malgre son haut transparent, soutien-gorge apparant. A cote Hubert sourit avec son pull noir, devant damier jaune et noir.
Dans mon dos, en attendant que le trafic se regule, merci pour votre patience, nous ecoutons un intermede musical fort sympathique a la guitare seche, ma foi.
09:04
Nouveaute ratp. Nous sommes retardes a cause d’un malaise voyageur dans le train derriere nous. Fort!
09:08
Haaaa dopdopdopdop yyyyyyes!